Les Editions du Management

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Exemple de présentation complète d'une société

Fiche extraite du Guide des Cabinets
d'Audit et d'Expertise-comptable

de Hubert Kernéïs
Cinquième édition : janvier 2019

EY

Tour First

92037 Paris La Défense Cedex

Tél. : 01 46 93 60 00

www.ey.com/fr

Création : 1890 Chicago, 1929 Paris, 1989 fusion d’Ernst & Whinney et d’Arthur Young & Co

Actionnariat : EY France : 333 associés

Réseau : Ernst & Young

Effectif : 6 000 collaborateurs (hors avocats) et associés en France, monde 262 000

CA : 954 M€ (hors conseil juridique) en France, monde 34,8 Md$

Activités :

• Expertise-comptable 41 %

• Conseil 32 %

• Transactions 11 %

• Conseil social, juridique, fiscal 16 %

Notre opinion

Depuis qu’il occupe la Tour First, en 2011 (231 mètres de haut, soit le gratte-ciel le plus haut de France), EY (cet acronyme a remplacé le traditionnel Ernst & Young) n’a pas perdu de temps. Après avoir souffert de la crise de 2008-2010 comme les autres Big, il fait feu de tout bois, avec plus de 11 % de croissance par exemple en 2017.

Si l’expertise-comptable représente encore 41 % de l’activité, c’est surtout dans le conseil qu’il progresse, avec une mention particulière pour la branche EY Digital Services qui représente déjà 30 % des revenus de cette branche. Le conseil a été placé début 2018 sous la marque EY Consulting, qui regroupe désormais des compétences métiers classiques (stratégie, finance, risk management), et des compétences technologiques (digital, cybersécurité). Et s’est renforcé de nombreuses acquisitions de cabinets de conseil ces dernières années : OC&C France (conseil en stratégie, 100 collaborateurs), Bluestone Consulting, Ricol Lasteyrie Corp. Finance, CogniStreamer… (cf. Le guide des cabinets de conseil en management, même éditeur).

La mise en commun de ces différents métiers et compétences (EY Consulting compte désormais 1 500 consultants et 80 associés en France) correspond à un changement sur le marché du conseil, où les projets de transformation digitale exigent de mettre côte à côte des compétences métier, IT, RH, cyber…, quand, auparavant, les clients attendaient une expertise sur un sujet donné.

Parmi les ingrédients de la croissance, le digital est en effet désormais incontournable, comme chez les autres Big. Il s’agit, comme le répètent à loisir ces cabinets, « d’accompagner la transformation numérique des entreprises ». EY mise désormais sur sa branche digitale, singulièrement dans la zone Europe. C’est ainsi que EY vient en juillet 2018 de faire l’acquisition d’une structure hollandaise (VODW) dédiée au digital, soit une centaine d’experts qui viennent rejoindre les 250 collaborateurs présents dans l’Hexagone. C’est en effet EY France qui est à la pointe dans ce domaine, avec notamment la création en 2016 à La Défense d’EY Experience Lab, un espace collaboratif de 600 m2 dont la vocation est de tester des solutions et des méthodes innovantes pouvant enrichir les différents métiers historiques (audit, conseil, fiscalité, droit), mais aussi de développer des services pour les clients. Concrètement, EY Experience Lab propose d’appliquer des algorithmes d’intelligence artificielle à des process complexes (comme le classement et la catégorisation automatique de millions de factures selon leur code comptable), d’évaluer les technologies de rupture (comme la blockchain) ou de produire des solutions sur-mesure (comme la planification de recrutement en fonction des besoins de l’entreprise). Une des salles de cet espace, occupée par près d’une centaine de chercheurs, est consacrée à la cybersécurité. Des geeks y analysent les informations disponibles sur les clients d’EY sur Internet et le dark web afin d’identifier le degré de protection de leur système d’information.

À l’avenir, EY sera capable de réaliser des webcenter, véritable lieu d’intelligence collective, pour le compte de clients. C’est déjà le cas aux Etats-Unis, où un géant de la chimie a confié l’animation de son centre à EY Consulting. Comme l’affirme en juillet 2018 aux Echos Bertrand Baret, associé EY et responsable d’EY Consulting pour la France, « nous voulons disrupter le marché du conseil en co-construisant avec nos clients le cahier des charges répondant à leurs problèmes ». Traduction récente de la volonté de prise en compte des nouvelles technologies de rupture : EY vient de nommer pour la zone Europe un responsable des activités blockchain (sous le titre exact de blockchain hub leader).

Depuis son ouverture, 5 000 visiteurs sont venus découvrir les services d’EY Experience Lab, qui fait partie d’un réseau international comptant un centre mondial en Inde avec 350 ingénieurs spécialisés dans les robots et les objets connectés.

Comme beaucoup de cabinets, EY dispose en outre d’un programme de partenariat (EY Open Innovation) avec des start-up. Le but : développer des offres communes, et leur donner une visibilité à l’international. En 2017 six start-up ont été désignées pour bâtir une offre conjointe avec les lignes de service EY concernées, notamment dans l’industrie et le secteur public. Après avoir candidaté au défi de leur choix, les start-up sélectionnées travaillent avec les experts EY dans les domaines du design, de l’analytics et de la cybersécurité. Elles vont également avoir accès aux ressources d’EY (formation, experts, coaching) pour les aider à accélérer leur développement.

EY publie par ailleurs des enquêtes et études qui font autorité sur toute une série de sujets : rapport trimestriel sur les introductions en Bourse dans le monde ; panorama des fondations et fonds de dotation ; baromètre du capital-risque ; étude annuelle sur le capital-investissement ; baromètre semestriel du marché des fusions et acquisitions ; étude sur la lutte contre la fraude et la corruption.

Tout cela paraît bien loin du travail quotidien des professionnels du chiffre, mais nul doute que ces évolutions préfigurent un avenir où le digital et l’information-conseil à valeur ajoutée bouleversera les habitudes de travail.

Ayant un bureau dans les principales capitales régionales, EY France présente un CA par tête de 101 000 €, soit un ordre de grandeur identique à celui de Deloitte.

Dans l’audit, les outils d’analyse des données prennent de plus en plus d’importance. C’est ainsi qu’un nouvel outil (EY Helix) permettant de couvrir des masses importantes d’informations, vient d’être implémenté. Il permet une simplification et une coordination de la capture de données, ce qui permet de livrer des analyses à plus forte valeur ajoutée.

Dans le cadre d’un plan Vision 2020, les impératifs de contrôle qualité ont été renforcés. Agissant sous l’autorité d’un global professional practice director (PPD), c’est l’entité s’occupant de risk management au niveau mondial (global risk management) qui aide à superviser, dans le cadre d’un programme appelé Entreprise risk management, la gestion de ces risques par les entités membres.

En France, il existe un comité de coordination du risk management, composé de l’associé responsable du risk management, des associés responsables de la qualité dans les différentes lignes de services, dont le PPD, ainsi que de la direction de l’indépendance et du directeur juridique (general counsel). Ce comité coordonne les initiatives de risk management transversales, notamment en matière d’indépendance, d’application des politiques mondiales, de relations contractuelles, de prévention des litiges, de gestion des contentieux, de protection des données et de la vie privée

En matière d’expertise-comptable, EY propose EY Finance Desk, une plate-forme collaborative digitale bâtie sur les solutions des éditeurs du marché, qui a cinq fonctionnalités majeures : gestion du processus clients, gestion du processus fournisseurs, gestion dématérialisée des notes de frais, archivage électronique pour documents comptables, fiscaux, sociaux et juridiques, reporting financier avec pilotage de la performance grâce aux données comptables, analytiques, sociales et de gestion.

En matière de paie, EY propose une plateforme collaborative de gestion de la paie qui combine à la fois les traitements mensuels de paie et la préparation des déclarations sociales. Elle met également à disposition des solutions à valeur ajoutée, comme une revue critique de la conformité des bulletins de paie, un coffre-fort électronique pour les salariées, une gestion dématérialisée des congés des salariés incluant un circuit de validation.

Organisation interne

EY France est affilié à une organisation mondiale, Ernst & Young Global Limited, société britannique. Mais il existe une multitude d’entités juridiques (notamment en raison de la réglementation propre à certains métiers) qui appartiennent aux associés qui y travaillent. Au niveau mondial, il existe un organe de supervision, baptisé Gobal Governance Council (GGC). Le GGC exerce un rôle consultatif auprès d’EYG pour la stratégie, l’approbation du GGC étant requise pour un certain nombre de décisions majeures concernant EY.

Depuis le 1er juillet 2017, la France fait partie de la région WEM (Western Europe Maghreb) incluant la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Qui prend place dans un ensemble plus vaste, EMEIA, comprenant aussi le Moyen-Orient, l’Inde et l’Afrique.

Il n’existe qu’un partnership, à la fois pludisciplinaire et plurinational, afin de favorisé une grande fluidité entre les métiers et entre les zones. Pludisciplinaire : les quatre métiers d’EY sont représentés : l’audit, le conseil juridique et fiscal, les transactions et le consulting. Plurinational, au niveau de la zone EMEIA. Ce qui veut dire que les partners (au nombre de 380 en France) se partagent les bénéfices à l’intérieur de ce vaste partnership, qui est décorrélé des entités juridiques.

La coordination de l’ensemble des activités d’EY en France est réalisée au travers d’un comité exécutif constitué autour d’un président-directeur général, Jean-Pierre Letartre, et de huit autres associés qui représentent les entités des métiers, des ressources humaines, du marché et de la direction des risques et de la qualité de l’offre.

La gouvernance des activités d’audit et de conseil comptable est assurée par une équipe composée d’associés commissaires aux comptes et experts-comptables. Ces associés ont en charge la gestion des ressources humaines, la gestion des unités opérationnelles, la qualité (direction technique), l’exécution de la stratégie commerciale et l’innovation de la ligne de services.

Au niveau des régions, chaque unité dispose d’un Regional partner forum (RPF), dont les membres élus sont chargés d’émettre des avis consultatifs et d’agir comme organe d’expression des associés auprès de la direction.

Recrutement

En 2017, ce sont 2 200 collaborateurs qui ont rejoint EY. Parmi ceux-ci on compte 75 % de jeunes diplômés (800 débutants et 770 stagiaires), et 300 collaborateurs expérimentés, dont 17 associés. Sur les 10 000 salariés de la zone rattachée à la France, 75 % ont moins de 30 ans.

Les Bac + 5 d’écoles de commerce et d’ingénieurs représentent une part importante des recrutements, et il est de plus en plus fréquent que des diplômés fassent une année de plus après un stage chez EY afin de s’enrichir d’une compétence nouvelle. Le bonus lié à une double formation peut aller jusqu’à 2 000 euros par an selon la spécialité. Le groupe apprécie les masters spécialisés en audit, finance d’entreprise et numérique - notamment les formations en cybersécurité, analyse et gestion de données.

Soucieux d’être attractif dans la chasse aux talents à laquelle se livrent les grandes entreprises, notamment auprès des plus jeunes, l’heure est au flexworking. Cela signifie que les collaborateurs peuvent organiser leur travail dans le temps et dans l’espace. Tout repose sur la confiance, le but final étant de mener à bien leurs missions.

Au niveau de la gestion de carrière, l’approche se fait sur des objectifs de progression, non plus sur les résultats obtenus. Plus insolite. EY propose aussi une application pour évaluer son supérieur hiérarchique, anonymement bien évidemment.

EY a par ailleurs lancé un dispositif dénommé JumpStart, qui permet à certains collaborateurs de travailler chez EY à temps partiel, tout en gérant un projet entrepreneurial (start-up) leur appartenant en propre. En donnant ainsi la possibilité à des « jumpstarters » de se lancer dans la création d’entreprise tout en travaillant en tant que salarié, EY veut montrer « qu’un cabinet dédié aux métiers du chiffre peut répondre aux aspirations de la jeune génération, en lui permettant de combiner ses projets de création ou de développement d’entreprise tout en exerçant une profession très normée », selon Cédric Foray, responsable du recrutement.

Il faut justifier d’une dizaine d’années d’expérience pour être coopté associé. On en compte de 10 à 20 pour la France dans chaque métier. Un nouvel associé ne paie pas « de ticket d’entrée » mais en achetant des parts, il acquiert un droit d’intéressement aux résultats du groupe.

En pratique

Contact :

Jean-Pierre Letartre, PDG

Alain Perroux, associé en charge de l’audit et du conseil comptable

Cédric Foray, responsable du recrutement

Implantations :

18 bureaux en France

700 bureaux dans 150 pays


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