Les Editions du Management

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Exemple de présentation complète
d'un cabinet


Fiche extraite du Guide des Cabinets
de Conseil en Management

de Jean-Baptiste Hugot et Théo Sztabholz
Seizième édition : mai 2023

EY Consulting

Tour First

1, place des Saisons

92083 Paris La Défense Cedex

Tél. : 01 46 93 60 00

www.ey.com/fr/consulting

Création : 2005

SA au capital de 65 000 000 €

Actionnariat : Ernst & Young France (358 partners, dont 105 EY Consulting, dont 55 equity partner) 100 %

Réseau : EY

Responsable : Bertrand Baret, managing partner de d’EY Consulting région WEM

Effectif : 1 500 consultants en France + 700 pour le secteur financier, total monde 95 000

CA : 465 M€

Syntec Conseil, certification Iso 9001

Conseil en organisation, performance et digital :

• Stratégie, marketing, innovation

• Transformation digitale, analytics

• Optimisation de la fonction financière

• Reengineering de process, supply chain, achats

• Choix des solutions de SI et assistance à maîtrise d’ouvrage

• Gestion des risques, cybersécurité

• Due diligence stratégique

Activités hors conseil en management (groupe EY) :

Audit (EY Audit)

Expertise-comptable

Transactions (fusions-acquisitions)

Conseil juridique et fiscal (EY Société d’Avocats)

Notre opinion :

C’est une des questions qui agite le monde du conseil depuis plus d’un an : EY (anciennement Ernst & Young), un des Big Four de l’audit et du conseil, scindera-t-il ou pas ses activités de conseil et d’audit ? C’est en effet le projet de la branche conseil, convaincue que l’activité d’audit du groupe est un frein à sa croissance, puisqu’une même compagnie ne peut être commissaire aux comptes et vendre d’autres services au même client. Et aussi une source de danger si un scandale vient entacher la réputation et les finances du groupe. Or, il y a déjà pour EY des alertes au Royaume-Uni (Wirecard, Luckin, NMC Health…). Ce n’est pas l’analyse des autres Big, qui, eux, s’accrochent à leur modèle pluridisciplinaire.

Cette scission, qui prendrait le nom de Project Everest, a été annoncée le 8 septembre 2022, mais tarde à se concrétiser. Sa mise en œuvre s’avère plus complexe que prévu (rachats des parts, introduction en Bourse…), et n’a pas encore fait l’objet d’un vote majoritaire des partners. Lors de notre rencontre en mars 2023 avec Bertrand Baret, le managing partner d’EY Consulting pour la région Western Europe et Maghreb, dans le cadre de la préparation de ce guide, le message était : « Nous sommes convaincus que cette scission doit avoir lieu parce qu’elle va dans le sens de l’histoire. Pour le timing, nous verrons ». Et de nous glisser que la nouvelle marque a déjà été choisie, puisque l’activité conseil perdrait au passage toute référence à EY.

Depuis, la compagnie a annoncé que le projet de scission était stoppé, à la suite du veto des partners américains. Officiellement, il n’est pas abandonné, mais doit être remis à plat. Un changement de pied qui pourrait laisser des traces. EY voit déjà des partners s’en aller à la concurrence, faute de visibilité.

Pour l’heure, ces hésitations stratégiques ne l’ont pas empêché de se réorganiser au niveau européen, de procéder à un virage important vers la durabilité, et même de croître de 29 % sur l’exercice en cours (plus de deux fois le taux de croissance du secteur !).

Cela tient à une offre adaptée au marché, conjuguant consulting et technologie, soit un large panel de compétences, qu’il regroupe en trois pôles.

Le premier est le business consulting, qui occupe environ 700 consultants. On trouve là les différentes composantes du consulting traditionnel. Du conseil en stratégie tout d’abord. Non pas un conseil de prospective, d’études, de benchmarks, mais un conseil tourné vers les problématiques de direction générale, souvent axé sur les aspects ventes et marketing : lancement de nouvelles offres, utilisation de nouveaux canaux de diffusion, fidélisation des clients, efficacité des réseaux de distribution, stratégie on line, gestion des bases client… Ce conseil stratégique est porté sur le marché par une marque spécifique, EY Parthenon, du nom du cabinet américain entré dans le groupe en 2014. Donc il s’agit d’une compétence relativement récente pour EY, comme pour les autres Big (cf. le rachat de Monitor par Deloitte, de Booz & Company par PwC), tous désireux de « monter » vers ce conseil à plus forte valeur ajoutée, et qui leur ouvre les portes des directions générales. Il occupe à Paris 200 consultants (dont une vingtaine de partners). Ce département a été récemment rattaché au pôle Transactions (un des grands métiers d’EY), « mais il est copiloté par le consulting » précise B. Baret.

Les autres composantes de ce business consulting ont trait - et c’est une constante chez les Big, traditionnellement organisés autour des fonctions de l’entreprise - à l’organisation et l’amélioration des performances desdites fonctions : la fonction financière en premier lieu, champ historique des auditeurs (optimisation du BFR et de la trésorerie, mise en place d’outils de mesure et de pilotage financier, organisation de la fonction…), les achats et la supply chain (renforcée en 2023 par l’acquisition d’Adameo, 70 personnes), la DSI (gouvernance et performance de la DSI, assistance à maîtrise d’ouvrage des projets IT…), etc. Enfin, un département risk, typique là aussi des groupes d’audit, porte sur les fonctions d’audit et de contrôle interne, la GRC (gouvernance, risque et contrôle)…

Le deuxième grand pôle est le « technology consulting » (700 consultants également). Il comprend tout ce qui concerne l’analytics et la data, l’expérience client (UX), le design thinking, le développement agile, le CRM et les stratégies multicanal, et surtout l’incontournable « transformation digitale », notablement renforcée en juillet 2022 par l’acquisition de Fabernovel, spécialiste de la transformation numérique et l’innovation digitale. « Avec cette acquisition, nous ambitionnons de devenir le leader européen sur ces sujets » affirme le DG. Une partie des équipes du digital se rassemble autour du Wavespace, le Lab interne d’EY, situé au siège de La Défense, qui fait office à la fois de centre de R&D, d’agrégateur de compétences, et de showroom, au service de tous les métiers du groupe. S’ajoutent à ce pôle les « technologies innovantes » (cloud, gestion en mode SaaS…), et le domaine plus récent et en plein essor de la cybersécurité. « Cette transformation digitale tire l’activité de business consulting. Ces deux dernières années, nous avons bénéficié d’un effet de rattrapage des entreprises en matière de digital ».

Signalons que si EY n’est plus le grand intégrateur de systèmes qu’il a été dans les années 90, il y revient aujourd’hui (comme l’a fait avant lui Deloitte, et maintenant PwC et KPMG), avec notamment la reprise en septembre 2020 de Kalydia, une société française d’intégration SAP, soit 100 personnes venues s’ajouter aux 50 déjà présentes sur cette activité. « Mais il s’agit de prestations entourant les projets de transformation des organisations, et non pas une activité indépendante de paramétrage ».

Le thème montant, qui est en train de prendre le relais de la digitalisation, est la « sustainability », où EY investit fortement : formation des 100 partners du bureau français, travail de construction des offres prioritaires pour le go-to-market (innovation, stratégie, risque, supply chain, finance, IT), et recrutement de spécialistes pour les porter. « Nous avons recruté une petite cellule d’experts du climat, de l’eau, de l’économie circulaire, etc., baptisée Sustainability inside, et qui innerve l’ensemble de nos offres. Aujourd’hui, 10 à 12 % des missions comprennent un volet durabilité significatif », une part que le patron du conseil voudrait voir doubler tous les ans.

Troisième et dernier pôle : le « people consulting ». Il comprend l’organisation de la fonction RH, les restructurations dans leur volet social (PSE…), les politiques de rémunérations et d’incentive, et le choix et la mise en œuvre de SIRH. Mais, parent pauvre de cette organisation, avec 70 consultants, il devrait être renforcé dans les années à venir. « Nous avons conscience qu’il faut mieux accompagner les individus dans les projets de changement. Il faut doubler dans les années à venir ».

Sectoriellement, EY Consulting est très présent dans le secteur public (35 % de son activité), qui comprend aussi bien des institutions internationales (la Banque Mondiale, la Commission Européenne… suivies depuis Paris), que des ministères, des administrations d’État, des collectivités locales et entités rattachées, et les organismes de protection sociale (Cnam, Pôle Emploi…). Les missions portent sur les grands projets de transformation, le financement d’infrastructures, l’organisation, les SI… Autre bastion : la grande consommation et la distribution, notamment sur du pilotage stratégique et financier, pour de grands groupes internationaux. Troisième secteur notable : l’énergie-utilities, sur le pilotage de grands projets, le smart grid…

Ailleurs, il est dans une position de challenger. Habituellement peu présent dans l’automobile, il travaille maintenant avec Renault, dont il n’est plus le commissaire aux comptes. Dans les télécoms-médias, il se renforce en récupérant, comme Renault, le compte Orange. Il est présent dans plusieurs laboratoires pharmaceutiques (mais pas Sanofi dont il est le CAC), et depuis longtemps dans les hôpitaux. Il monte en puissance dans le manufacturing.

Et le secteur financier, locomotive du marché du conseil ? Ernst & Young y est présent, et de façon forte. Mais il a été sorti en 2010 du périmètre de l’Advisory, l’ancien nom du Consulting, pour se regrouper au niveau européen dans un « EY Financial Services Office », rassemblant ensemble les quatre métiers du groupe (audit, conseil, juridique-fiscal, transactions, soit plus de 100 000 personnes dans le monde ! dont 700 consultants en France).

S’ajoute un secteur récent, apporté par OC & C : le private equity, pour des due diligences stratégiques, et aussi des opérations post-acquisition (8 % de l’activité d’EY Consulting, qui entre ainsi dans le cercle des tenants de ce type d’exercice).

Enfin, la société adresse également un secteur important, qui est plutôt un marché : celui des ETI. Ce middle market d’entreprises entre 300 M€ et 2 milliards de chiffre d’affaires, est traité par des consultants en région, à Lyon (90 personnes), Toulouse (25 personnes, ayant vocation à croître quand EY Consulting pourra s’adresser à Airbus), Nantes (40 personnes), et Lille (pour les clients de la grande distribution), plus Paris. Il délivre un conseil de même nature que leur grand frère central, avec une dominante digitale, domaine où ces entrepreneurs sont moins armés. « Alors que certains de nos confrères abandonnent ce marché, nous en faisons une priorité. Le développement des grands comptes ne doit pas se faire au détriment des ETI. »

Au final, avec 2 200 consultants en France (en comptant les équipes du secteur finance), EY Consulting se place au 3e rang français par l’effectif.

Mais il n‘entend pas en rester là. En poursuivant ses investissements, notamment par acquisition, dans la transformation digitale de la fonction finance, la sustainibility, la cybersécurité, et les partenariats avec les éditeurs de logiciels spécialisés, EY Consulting entend suivre « une croissance solide et profitable, une fois et demie à deux fois au-dessus du marché ».

Recrutement, carrières et organisation interne

Pour ce faire le cabinet accélère son rythme de recrutement : environ 500 personnes en 2023 (contre 350 en 2022 et 180 en 2021) !

Ce sont pour moitié de jeunes diplômés, recrutés pendant l’été pour démarrer en septembre ; sortant des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs, mais aussi de l’université. Et aussi des profils expérimentés (dans les opérations, l’analytics, le digital et la cybersécurité), venant du conseil ou de la technologie.

Le conseil (comme les autres métiers du groupe) a sa propre voie d’accès et de carrière (mais son site Internet est un sous-domaine du site du groupe).

Il a aussi… son propre nom. EY Consulting a été adopté en 2018 en France et dans le monde, au lieu et place d’EY Advisory, qui sonnait par trop audit, et qui s’est lui-même auparavant appelé Ernst & Young Business Advisory Services, puis Ernst & Young Advisory Services !

Bien sûr, ce « EY Consulting » renvoie à une période de l’histoire d’Ernst & Young un peu douloureuse, lorsque le groupe avait dû en 2000 se défaire, comme les autres Big, en raison de la Loi de sécurité financière, de son activité de consulting, vendue à Capgemini (18 000 consultants dans le monde, dont 650 en France). Mais il entreprit à partir de 2005, date de la fin de l’accord de non-concurrence avec Capgemini, de reconstituer ses forces dans le conseil, en s’appuyant sur l’existant, les activités de conseil éparses plus ou moins proches de l’audit (conseil en maîtrise des risques, conseil à la fonction financière…), complété ensuite par quelques acquisitions.

Signalons que le groupe utilise, dans sa politique de communication, notamment vers les candidats, en dessous de sa marque « ombrelle » EY Consulting, des sous-marques : EY-Parthenon en stratégie, EY Digital Services, EY VODW aux Pays-Bas et en Belgique… Enfin, on a vu que l’aboutissement du projet de scission entraînerait la fin de toute référence à EY.

Ce pôle a connu, il y a dix ans maintenant, une refonte qui l’a amaigri : la banque et assurance, comme déjà signalé, ont été placées dans une entité internationale distincte, le « restructuring » (prévention des difficultés de trésorerie, optimisation du BFR…) a rejoint le transaction services, l’activité fraude et l’accompagnement des projets comptables sont passés à l’audit. Et le conseil en stratégie est maintenant à cheval entre consulting et transactions.

Ce qui rend au passage malaisée la comparaison avec les autres grands de l’audit, qui détourent différemment leur pôle conseil.

EY Consulting est organisé de façon matricielle, avec d’un côté les compétences (les quatre grands pôles présentés plus haut, subdivisés en une dizaine de domaines), et de l’autre les marchés (dix secteurs).

Les consultants sont affectés à l’une des compétences, au sein de laquelle ils évoluent pendant 4-5 ans, avant de se spécialiser dans un secteur. Dit autrement, seuls les partners, associate partners et managers (90 % d’entre eux, soit une cinquantaine de personnes, les autres sont en charge des compétences transversales) occupent les practices sectorielles. Ils entretiennent et développent la relation commerciale avec les clients, et piochent dans les pôles de compétences les ressources dont ils ont besoin sur les missions.

Deux exceptions dues à leur spécificité métier : le secteur public et les institutions financières, où on entre « dès le plus jeune âge ».

EY offre le cadre de travail structuré d’un grand groupe d’audit, des méthodes éprouvées, de multiples services internes (conciergerie d’entreprise, banque privée et agence de voyages…), le tout dans une dynamique de croissance.

Juridiquement, les choses sont à la fois complexes et simples (avec plusieurs sociétés, un GIE de moyens…). Complexes car il existe une multitude d’entités juridiques (notamment en raison de la réglementation propre à certains métiers), et ce dans les différents pays. Simples car il n’existe qu’un partnership unique, à la fois pluridisciplinaire et plurinational. « Ce qui assure une totale fluidité entre les métiers et entre les zones » souligne Bertrand Baret. Pluridisciplinaire jusqu’à présent, avec quatre métiers représentés : l’audit, le conseil juridique et fiscal, les transactions (conseil en fusions-acquisitions, corporate finance, restructuring), et le consulting. Plurinational : fin 2021, EY a consolidé son organisation en Europe, en réunissant l’Europe de l’Ouest et Maghreb (où l’on retrouve la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie), les pays méditerranéens (Italie, Espagne, Portugal) et le pôle Allemagne-Autriche-Suisse. Les objectifs étant de suivre plus facilement les clients à l’international, de mutualiser les investissements, de faire circuler les expertises et les talents au sein de cet ensemble de 9 000 professionnels.

EY est donc un groupe intégré, au niveau européen, alors que les autres Big sont des structures nationales. Même s’il fonctionne, comme eux, selon le même modèle du partnership.

Les partners sont au nombre de 100 en France dans le consulting (55 partners equity, et 45 non-equity). Ils se partagent les bénéfices à l’intérieur de ce partnership européen, qui est décorrélé des entités juridiques.

Le consulting est dirigé, en France et dans la région WEM, par Bertrand Baret, qui est également deputy manager de la nouvelle organisation européenne.

Au plan mondial, on est largement dans le virtuel : comme les autres Big, EY est un réseau de sociétés indépendantes, unies par une même marque, des outils et des méthodologies communes. Il n’y a même pas d’entité mondiale, société commerciale ou association, pour porter ces actions communes.

La mobilité entre bureaux est faible. Même s’il existe des échanges au niveau des practices sectorielles, des expertises et benchmarks, ou de la relation commerciale de certains grands comptes globaux.

Matériellement, le groupe EY est rassemblé depuis 2011 dans la même tour de La Défense, la tour First, qui est l’ancienne tour Gan modernisée. Une tour en bordure de la Seine, et à quelques mètres du métro Esplanade de La Défense (mais plus éloignée de la station RER), avec une vue dégagée sur tout Paris. Mais on nous annonce, scission ou pas, un déménagement pour 2025 : EY Consulting va retrouver le 8e arrondissement de Paris. L’audit déménagera aussi, mais pas à la même adresse… Ceci pour l’Ile-de-France, car le consulting est également présent à Lyon, Nantes, Lille et Toulouse.

En pratique

Tarifs :

Entre 1 200 et 1 500 €

Recrutement :

Nombre : 500 en 2023

Profil : grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs, université, profils débutants ou expérimentés

Contact recrutement : www.ey.com/fr/fr/careers

Autres bureaux :

France : Lyon, Nantes, Lille, Toulouse

Étranger : 140 pays


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